Comment aider son enfant à développer sa confiance en lui ?
- Mélody Aknine
- il y a 15 heures
- 4 min de lecture

La confiance en soi est l’un des piliers essentiels du développement de l’enfant. Elle influence sa façon d’oser, d’apprendre, de persévérer, de créer du lien social et de se sentir capable d’affronter les défis du quotidien. Mais elle ne tombe pas du ciel : elle se construit, pas à pas, grâce aux expériences, aux réussites mais aussi — et surtout — grâce au regard bienveillant et soutenant des adultes qui l’entourent.
Dans mon cabinet, de nombreux parents me confient leur inquiétude lorsqu’ils voient leur enfant se dévaloriser, hésiter, renoncer par peur d’échouer ou se comparer aux autres. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des façons très concrètes d’aider un enfant à cultiver cette force intérieure qu’est la confiance en soi.
1. Comprendre ce qu’est réellement la confiance en soi
La confiance en soi ne signifie pas « être sûr de tout réussir », ni « ne jamais douter ».Elle correspond plutôt à :
la perception de ses capacités (« je suis capable d’essayer »),
la sécurité intérieure (« même si j’échoue, je reste valable »),
la permission de se tromper (« j’ai le droit d’apprendre »).
Elle se construit dès la petite enfance et évolue tout au long du développement.
2. Accueillir les émotions avant d’encourager
Un enfant qui manque de confiance peut ressentir de la peur, de la honte, de la tristesse ou de la frustration. Pour avancer, il a d’abord besoin de se sentir entendu. Accueillir ses émotions, c’est lui permettre de ne pas se sentir « anormal » ou « faible ».Dire par exemple :« Je vois que c’est difficile pour toi »,« Tu as le droit d’être inquiet »,« Je comprends que tu aies peur d’essayer ».
L’enfant apaisé émotionnellement est bien plus disponible pour progresser.
3. Valoriser l’effort plutôt que le résultat
C’est l’un des leviers les plus puissants.
Lorsque l’on félicite uniquement le résultat (« Bravo, tu as gagné ! »), l’enfant peut craindre de décevoir lorsqu’il échoue.Mais lorsqu’on valorise l’effort (« Tu as vraiment persévéré », « Tu t’es appliqué »), on renforce sa motivation intrinsèque.
Cela permet à l’enfant de comprendre que :
l’erreur fait partie de l’apprentissage,
ses capacités peuvent évoluer,
il n’a pas besoin d’être « parfait » pour être fier de lui.
4. Laisser de la place à l’autonomie
Rien ne renforce la confiance comme l’expérience concrète : faire seul, essayer, tester, se tromper et recommencer.
Vous pouvez soutenir l’autonomie en :
donnant de petites responsabilités adaptées à son âge (mettre la table, préparer son sac…),
lui permettant de faire seul ce qu’il peut faire (« Tu veux essayer ? »),
évitant la surprotection, même si elle part d’une bonne intention,
acceptant que le résultat ne soit pas parfait (ce n'est pas l'objectif !).
L’autonomie donne à l’enfant le message : « Tu es capable. »
5. Encourager l’expression des opinions et des choix
Inviter l’enfant à donner son avis, à choisir parmi plusieurs options ou à proposer des idées lui montre que sa voix compte.
Par exemple :
« Que préfères-tu entre ces deux activités ? »
« Comment voudrais-tu t’organiser pour tes devoirs ? »
« Qu’est-ce que tu en penses, toi ? »
L’enfant apprend ainsi qu’il a de la valeur et qu’il peut avoir un impact sur son environnement.
6. Offrir un cadre stable et cohérent
La confiance en soi s’appuie sur la confiance dans le monde.
Pour se sentir suffisamment en sécurité pour oser, l’enfant a besoin :
de règles claires,
d’un environnement prévisible,
d’adultes cohérents,
d’un regard bienveillant mais structurant.
Un cadre stable permet à l’enfant de se sentir soutenu et contenu dans ses explorations.
7. Éviter les comparaisons et les étiquettes
« Regarde comme ta sœur y arrive » ou « Tu es timide » sont des phrases qui peuvent profondément fragiliser. La comparaison fait naître un sentiment d’infériorité ou, parfois, de compétition excessive. L’étiquette, elle, finit par enfermer l’enfant dans un rôle qui n’est pas toujours le sien.
Favorisez plutôt :
l’observation individuelle (« J’ai vu que tu avais bien progressé »),
la valorisation de ses propres compétences,
l’idée que chacun évolue à son rythme.
8. Cultiver des expériences de réussite
La confiance se nourrit du vécu.
Proposez-lui :
des activités dans lesquelles il prend plaisir,
des défis accessibles,
des tâches légèrement au-dessus de son niveau pour l’aider à progresser.
Chaque petite réussite consolide l’estime qu’il a de lui-même.
9. Consulter un psychologue si la perte de confiance devient envahissante
Certaines situations méritent un accompagnement professionnel, notamment lorsque :
l’enfant se dévalorise en permanence,
refuse d’essayer par peur d’échouer,
montre une anxiété forte liée à la performance,
évite systématiquement les interactions sociales,
exprime des phrases comme « je suis nul », « je ne sers à rien ».
Un psychologue peut alors aider à identifier l’origine du manque de confiance, proposer des outils adaptés, travailler sur l’estime de soi et accompagner l’enfant et ses parents de manière globale.
Ressources pour aller plus loin
Livres jeunesse sur la confiance et les émotions – Aujourd’hui, je suis de Mies Van Hout – Le livre des émotions de Grands-Mercredis – La petite casserole d’Anatole d’Isabelle Carrier
Outils et supports – Cartes des forces / cartes d’encouragement – Livrets d’affirmations positives pour enfants – Méthodes basées sur la pédagogie positive
Sources
– Bandura, A. (1997). Self-Efficacy: The Exercise of Control. – Harter, S. (2012). The Construction of the Self: Developmental and Sociocultural Foundations. – Pomerantz, E. & Kempner, S. (2013). Research on praise, motivation and learning in children.



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